Chro : The Circle

Quelques notes sur The Circle qui sort le 19 juillet, sur l’irréalité façon Philip José Farmer et sur les derniers rôles de Glenne Headly et Bill Paxton.

Synopsis: Les Etats-Unis, dans un futur proche. Mae est engagée chez The Circle, le groupe de nouvelles technologies et de médias sociaux le plus puissant au monde. Pour elle, c’est une opportunité en or ! Tandis qu’elle prend de plus en plus de responsabilités, le fondateur de l’entreprise, Eamon Bailey, l’encourage à participer à une expérience révolutionnaire qui bouscule les limites de la vie privée, de l’éthique et des libertés individuelles. Désormais, les choix que fait Mae dans le cadre de cette expérience impactent l’avenir de ses amis, de ses proches et de l’humanité tout entière…

Si The Circle est un film anecdotique, je voulais en parler pour deux raisons. D’abord, le film est intéressant dans sa peinture d’une communauté purement science-fictionnelle qui renvoie à toutes les bandes bariolées et ridicules que le cinéma a pu inventé dés lors qu’il imaginait les peuples futurs. Pas de vêtements fantasques ou de langage complexe ici (quoique) mais une vision club-med d’une multinationale à la Google où la transparence des murs reflète celle à laquelle sont forcés les résidents. « Savoir, c’est bien. Tout savoir, c’est mieux. » s’exclame le patron sous des tonnerres d’applaudissements. Très Black Mirror dans l’idée, tout le monde est noté, la popularité n’étant pas obligatoire mais constituant un objectif ultime qui, s’il n’est pas poursuivit, fait de vous un outcast dangereux, en tout cas quelqu’un qui a un problème. Caméras connectés qui retransmettent le quotidien de tous, satellites qui empilent nos informations personnelles, analysées et commentés en ligne, le film convoque une imagerie plutôt astucieuse, conceptualisant une communauté globale à laquelle il devient impossible d’échapper (le film rappelle La Vague ou le plus récent Nerve).

Aussi, le film me rappelle « l’irréalité » comme la formule Philip José Farmer dans « The Lovers » ou « Les amants étrangers » sorti en 1961. Un roman qui met en scène le « Clergétat », un ordre religieux ultra puritain où chaque mensonge, chaque écart avec les règles établies est défini comme « irréalité » et peut être sévèrement puni. Ici, l’irréalité, c’est la solitude, le fait de ne pas chercher à être populaire, ne pas participer à des activités sportives ou artistiques en dehors de son travail, ne pas vouloir être connecté. Les deux œuvres se retrouvent bien dans cette idée d’un monde ou l’on retravaille le réel pour le conformer à un mode de vie unique. Il faudrait se replonger dans Jean Baudrillard mais une analyse du film sous ses idées de Simulacres et simulations serait passionnante. Ici, il s’agit de créer un nouvel ordre mondial qui viendrait proposer un nouveau simulacre, totalement dépendant des nouvelles technologies et des réseaux sociaux.

Enfin, je voulais parler du film parce que les deux parents d’Emma Watson y sont incarnés par Glenne Headly et Bill Paxton, deux acteurs que j’apprécie énormément et qui trouvent là leurs dernier rôles. Glenne Headly avait une voix incroyable, si douce que je suis prêt à parier qu’elle n’a jamais joué une méchante de sa carrière. Bill Paxton, pour moi, c’est peut être avant tout le réalisateur et acteur d’Emprise, un film incroyable que je vous conseille d’urgence.

Mes rôles favoris de ces deux immortels comédiens:

  • Glenne Headly: URGENCES, PAPERHOUSE, DICK TRACY et récemment dans THE NIGHT OF.
  • Bill Paxton: LES RUES DE FEU, TERMINATOR, ALIENS, AUX FRONTIERES DE L’AUBE, UN PLAN SIMPLE, EMPRISE, HATFIELDS & McCOYS, EDGE OF TOMORROW.

Je vous laisse avec cette magnifique photo de Headly. So long !