Quelques mots sur les actrices, inspirés par un dialogue brillant dans LOVE, la géniale série produite par Judd Apatow disponible sur Netflix.
« Tu es belle. D’une beauté classique. Tu sais, comme les actrices des années 30… »
Chaque cinéphile a sa Bible, la mienne s’intitule : « Hollywood : La cité des femmes » d’Antoine Sire qui rend compte de certaines des plus géniales actrices de l’histoire du cinéma. Lorsque j’ai vu cette scène dans LOVE, j’ai immédiatement pensé à Carole Lombard, disparue dans un crash d’avion en 1942 et considérée comme la première femme américaine victime de la Seconde Guerre mondiale, après les morts de Pearl Harbor.
Le rapprochement entre Gillian Jacobs et Carole Lombard est évident. Ce sont deux actrices de comédies qui ont cette rare capacité à faire naître de l’émotion entre deux blagues potaches. L’une était l’héroïne des screwball comedies, l’autre de deux des meilleures sitcoms de ces dernières années (Community, Love).
« Elle est aussi cinglée dans la réalité que dans ses films »
Howard Hawks
Trois anecdotes incroyables sur Lombard :
« Avant le tournage de Mr and Mrs Smith, Hitchcock avait déclaré qu’il fallait traiter les acteurs comme du bétail. Lorsqu’il arriva sur le plateau, il était attendu par trois vaches en cage portant chacune autour du cou un disque blanc avec le nom d’une des trois vedettes du film : Carole Lombard, Robert Montgomery et Gene Raymond. L’actrice était à l’origine de cette farce. Peu rancunier, Hitchcock s’entendit tellement bien avec sa comédienne qu’il l’autorisa à le diriger elle-même dans son apparition coutumière ! »
« Au réalisateur qui s’étonnait devant l’étendue de ses dons et de ses connaissances, elle dit cette réponse aussi drôle qu’inattendue : « C’est à cause des mecs. Tous les mecs que je me suis envoyés. Vous savez ce que c’est, quand on aime un bonhomme, on essaie de s’intéresser aux mêmes choses que lui, c’est normal. »
Et puisque LOVE, et bien, ça parle d’amour, il faut savoir que Carole Lombard épousa rien de moins que Clark Gable qui, après sa mort, ne sera plus jamais le même :
« Elle participe à des soirées, comme celle, en 1936, du milliardaire « Jock » Whitney où elle débarque d’une ambulance toutes sirènes hurlantes, enveloppée de bandages factices. Une farce qui amuse particulièrement un autre convive du nom de Clark Gable. Une semaine plus tard, pour la Saint-Valentin, l’acteur reçoit de Carole Lombard une vielle Ford T recouverte de cœurs : un cadeau en forme de déclaration. […] Carole Lombard épouse l’homme le plus courtisé d’Amérique dans un village perdu de l’Arizona, à 450 kilomètres d’Hollywood. Ils rachètent l’ancien ranch de Raoul Walsh et formeront un couple heureux jusqu’à ce que le destin les sépare. »
Allez, faîtes moi plaisir et regardez MY MAN GODFREY (disponible sur Youtube), une comédie aussi drôle que tragique avec une Carole Jacobs ou Gillian Lombard absolument magnifique.
« Elle aimait tout le monde, et tout le monde l’adorait. Elle était la joie de vivre. »


